Les deux grands systèmes d'astrologie
Zodiaque sidéral et tropical
Les étoiles ou les saisons
La plupart des systèmes d’astrologie occidentaux utilisent un zodiaque des signes liés aux saisons, c’est à dire tropical. Le système védique utilise un zodiaque des constellations liées aux étoiles fixes, c’est-à-dire sidéral.
L’astrologie tropicale applique une projection céleste des points équinoxiaux. Elle fait correspondre le départ de son zodiaque, le 0° du Bélier, avec l’équinoxe de printemps qui se produit dans l’hémisphère nord autour du 21 mars.
L’astrologie védique applique un calcul d’ajustement connu sous le nom de précession des équinoxes. Cette précession produit un recul dans le temps du point vernal sur le zodiaque tropical.
Voir ma vidéo : Zodiaque tropical vs zodiaque sidéral
Système védique des maisons
La cuspide et les degrés
Dans chaque culture astrologique, il existe plusieurs systèmes pour le placement et le calcul de l’étendue des 12 maisons. Cela étant, le système occidental et le système indien se retrouvent sur un point fondamental : l’importance de la cuspide d’une maison. La cuspide est le point où culmine la puissance de la maison. Les planètes placées à proximité de celle-ci auront donc un impact majeur sur les attributs de la maison.
Par contre, ce qui les différencie est le point de départ de la maison. Généralement, pour l’astrologie occidentale, la cuspide d’une maison représente le début de cette maison. Pour l’astrologie védique ou indienne, la cuspide est le plus souvent considérée comme le point central de la maison. Cette approche indienne a généré plusieurs modèles de calculs des maisons. Celui des maisons égales (soit 15° degrés répartis de part et d’autre de la cuspide : une maison = 30°) et celui des signes égaux. C’est la combinaison de ces deux modèles : maison = signe = 30° qui est le plus couramment utilisé en astrologie védique. C’est la méthode utilisée dans le système Jaimini et c’est celle que j’utilise.
Pour illustration : si l’Ascendant tombe, par exemple, à 18° dans le signe du Verseau, les 30° du signe du Verseau correspondront à la maison 1. Ensuite, viendront la maison 2 (en Poissons), la 3 (en Bélier) et ainsi de suite jusqu’à la maison 12 (en Capricorne).
Deux styles de cartes existants en astrologie védique sont la représentation de ce système. Le style de l’Inde du sud est axé sur les signes et celui de l’Inde du nord sur les maisons. Pour des raisons pratiques personnelles, j’utilise le style de l’Inde du sud. En effet, cette carte permet de voir d’un coup d’œil la dignité et la puissance des planètes : exalté, en chute, en mulatrikona, en domicile …
Précession des équinoxes
L'Ayanamsa en astrologie védique
Tous les 25 800 ans environ, les points de départ des zodiaques sidéral et tropical coïncident. Après cette coïncidence, ces points se séparent l’un de l’autre d’environ un degré tous les 72 ans.
L’écart de distance entre ces deux points de départ des zodiaques sidéral et tropical est connue sous le nom de « précession des équinoxes » (Voir la vidéo ici). En sanskrit, cet écart se nomme Ayanamsa (ayana : parcours du Soleil d’un solstice à l’autre ; amsa : portion).
Selon Lahiri, le Bélier sidéral et le Bélier tropical se trouvaient approximativement à la même position dans le ciel en 285 après J.C. Les chercheurs astronomes ne s’entendent pas tous sur la date et le point de repère de cet alignement des deux zodiaques. Mais, tous ces chercheurs s’entendent bien sur le fait qu’il y a un recul de ce point par rapport au point « zéro » de la constellation du Bélier au fil du temps.
A ce jour, la différence est approximativement de 24° (24 jours) environ. Le point vernal ou croisement de l’équateur céleste avec l’écliptique survient au moment du solstice de printemps. Ce point s’est donc déplacé sur le zodiaque tropical. Il se produit actuellement non plus dans le signe du Bélier, mais dans celui des Poissons. D’un point de vue astrologique, se basant sur le calcul d’un signe = 30°, le point vernal se situe actuellement à un peu moins de 6° des Poissons.
Le nombre de planètes
Les neuf planètes
L’astrologie indienne traditionnelle utilise le Soleil et la Lune et les cinq planètes visibles à l’œil nu. L’astrologie occidentale utilise, en plus, les planètes trans-saturniennes : Uranus, Neptune et Pluton. Ces planètes, dites extérieures, ne sont pas indispensables à la lecture d’un thème indien. En effet, les attributs donnés à Saturne et Jupiter, pour les signes du Verseau et des Poissons, couvrent également les dimensions collectives et évolutives. Il en va de même avec Mars, pour le signe du Scorpion. Certains astrologues védiques modernes les utilisent. En ce qui me concerne, je repère leur placement sur le zodiaque uniquement en tant que marqueur lié aux influences collectives d’une époque ou d’une période. Jamais dans le cadre de l’analyse d’un thème personnel.
L’astrologie indienne met aussi un accent particulier sur les nœuds lunaires : Rahu (rah’ hou) pour le Nœud nord et Ketu (keh’ tou) pour le Nœud sud. Les nœuds ne sont pas des planètes à proprement parlé. Il sont les points où se croisent les orbites du Soleil et de la Lune. Ils sont responsables des éclipses et de ce fait, sont étroitement liés aux phénomènes qui nous impactent sur les plans personnels et collectifs. Dans un thème védique, ils possèdent de multiples facettes dont celles qui se rapprochent du rôle que les astrologues occidentaux donnent aux planètes trans-saturniennes.
L’astrologie védique se caractérise aussi par l’importance qu’elle donne en priorité au signe ascendant, appelé Lagna (lahg’ nah), puis à la Lune, et enfin au Soleil. La Lune et le Soleil sont également utilisés comme ascendants.
Voir ma vidéo : « les planètes trans-saturniennes en astrologie védique.
Spécificités de l'astrologie védique
Les nakshatras
Demeures lunaires en astrologie
Le parcours apparent du Soleil sur le plan de l’écliptique est divisé en 12 sections de 30° chacune. Ces segments correspondent aux 12 signes du zodiaque qui vont du signe du Bélier au signe des Poissons. En astrologie védique, on retrouve le même zodiaque solaire mais aussi le zodiaque lunaire. Beaucoup plus ancien, il est divisé en 27 parts égales de 13°20′. Chacune de ces sections porte le nom de nakshatra (demeures lunaires ou astérismes).
La superposition de ces deux systèmes de division du zodiaque démarre à la même position, c’est-à-dire au 0° du Bélier. Le premier nakshatra se nomme Ashwini. Il est régit par le nœud sud, Ketu. De même, chacun des nakshatras suivants est régit par une des 9 planètes qui lui est attribuée. Cette attribution se fait selon un cycle répétitif jusqu’à la fin des Poissons avec le nakshatra Revati régit est par Mercure.
L’astrologie védique, porte une grande importance à l’ascendant et à la Lune Cela rend indispensable la connaissance des attributs des 27 nakshatras. Ils possèdent tous une déité et un pouvoir ou shakti.
Connaître la personnalité mythologique de la déité du nakshatra de la Lune dans le thème de naissance ainsi que son pouvoir, sa shakti, ajoute une profondeur considérable pour comprendre la nature de l’incarnation d’une personne.
Les cartes divisionnelles
Les vargas en astrologie védique
Les architectes du système védique voulaient obtenir plus de détails sur la carte de naissance (Rashi). Ils ont donc mis en place un procédé où chacun des signes de 30 degrés était subdivisé en plus petites portions. Ainsi, ils ont obtenus 16 divisions supplémentaires appellées shodasa vargas (sho dah’ shah var’ gahs), ce qui signifie « 16 divisions ».
La plus importante d’entre elles se nomme la carte Navamsha (nahv ahm’ shah) ou D9. Cette carte divisionnelle (varga) décompose chaque signe de la carte natale en neuf (nav) petites portions (amsas). Elle permet d’approfondir tous les domaines de la vie et se réfère notamment à notre capacité à développer notre potentiel à travers nos échanges avec les autres. C’est pourquoi, elle traite de notre besoin de complémentarité tel que nous le cherchons au travers du mariage, des partenaires ou des relations en général. On l’utilise donc essentiellement pour déterminer la compatibilité dans une relation.
Parmi ces divisions, il y a aussi la carte Dashamsha (D10), qui traite plus spécifiquement du domaine socio-professionnel, la carte Saptamsha (D7) qui concerne les enfants. D’autres domaines comme la richesse, les parents, la santé, etc. peuvent être approfondis grâce à ces cartes que j’appelle divisionnelles.
Les périodes planétaires
Les dashas de l'astrologie védique
Le système des périodes planétaires représente une technique particulière de prédiction propre à l’astrologie védique. Ce système permet de déterminer à quels moments de la vie chaque planète manifestera son influence de manière beaucoup plus tangible.
Il y a 9 planètes dans le thème astrologique védique, il y a donc 9 périodes planétaires. Chaque période planétaire suit un ordre et une séquence d’années calculés à partir de la position de la Lune natale dans un des 27 nakshatras (zodiaque lunaire). C’est la planète gouvernant le nakshatra de la Lune natale qui détermine le début du cycle des grandes périodes planétaires.
Chaque planète a reçu comme attribut une durée pouvant s’étendre de 6 à 20 ans. Par exemple, la période du Soleil dure 6 ans et la période de Vénus dure 20 ans. Au total, la durée couverte par les 9 planètes est de 120 ans (système dasha Vimshottari). De ce fait, il arrive rarement qu’une personne traverse toutes les périodes planétaires au cours de sa vie. Cela dit, ces grandes périodes planétaires appelés Mahadashas sont elles-mêmes subdivisées, selon la même séquence, en périodes plus courtes, nommées Antardashas. Ainsi, l’influence spécifique de chacune des neuf planètes s’exerce tout de même sur des périodes proportionnellement plus courtes. Par exemple, la période de la Lune dure 10 ans ; la période Lune/Mars dure 213 jours (environ 7 mois) et la période Lune/Rahu dure 548 jours (environ 1 an et 6 mois).
L’astrologie indienne établit un découpage très fin du temps. En effet, il existe 5 niveaux de ces cycles et sous-cycles. Le dernier niveau permet d’obtenir une précision prédictive entre 1 et 3 jours.
Les aspects planétaires
Similitudes et différences
Comme en astrologie tropicale, l’astrologie védique utilise les aspects qui représentent le dialogue qui va s’établir entre les planètes. Ce dialogue sera plus ou moins marqué en fonction de la grandeur de l’angle de l’aspect.
La différence de vitesse et la position d’une planète par rapport à l’autre sont des techniques d’analyse des aspects que l’on retrouve dans les deux systèmes. Dans le système indien, cette technique est surtout utilisée pour les révolutions solaires.
En astrologie védique, il existe essentiellement deux lectures d’aspects. Les aspects entre planètes avec le système Parashara et les aspects entre signes avec le système Jaimini. Ici, il est question des aspects entre planètes. Cela dit, les aspects planétaires s’appliquent quelque soit le degré où les planètes se trouvent dans un signe. Si une planète se trouve à 4° en Taureau en maison 4, par exemple. Et si une autre planète se trouve à 28° en Scorpion en maison 10, les deux planètes vont former un aspect.
En fait, on distingue un aspect selon la puissance des effets (plein ou partiel) qu’il produit sur une planète ou une maison. Et aussi selon la planète qui l’envoie. Le Soleil, la Lune, Mercure et Vénus envoie un aspect plein sur le 7ème signe depuis sa position. En plus, Mars, Jupiter et Saturne envoient des aspects pleins dits spéciaux. Mars sur le 4ème et 8ème signe. Jupiter sur le 5ème et 9ème signe et Saturne sur le 3ème et 10ème signe. Rahu et Ketu, les nœuds lunaires, envoient des aspects seulement sur les 5ème et 9ème signe dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.