Les neuf planètes ou grahas

Les navagrahas

7 planètes et 2 nœuds lunaires

A part les deux nœuds lunaires (Rahu et Ketu), considérés comme des planètes d’ombres, les sept planètes utilisées en astrologie védique sont visibles à l’œil nu depuis la Terre. Ce sont les deux luminaires, le Soleil (Surya) et la Lune (Chandra). Mars (Mangala) et Mercure (Budha). Jupiter (Guru), Vénus (Shukra) et Saturne (Shani). L’ensemble se nomme Navagrahas. Nava pour le nombre neuf et graha, signifiant littéralement « saisissant, qui saisit ». Navagraha est le nom donné aux planètes ayant une fonction de support divinatoire.

De la même manière qu’une âme humaine se saisie de son corps physique. Pour agir, interagir et se déplacer avec lui. Les entités/conscience ou divinités planétaires qui résident au cœur des corps célestes communiquent, agissent et interagissent. Elles sont les grands « saisisseurs » de toutes les forces et formes manifestées dans notre système solaire. Et a fortiori sur Terre.

Et la Terre !

On pourrait se demander si la Terre est elle-même un grand saisisseur ? En tout cas une fois qu’on y est, les 9 grahas se mettent à l’œuvre du début à la fin.

En Inde, la Terre porte le nom de Karma Bhumi, la terre du karma. C’est le lieu de toutes nos expériences humaines où le principe de cause à effet s’actualise à chaque instant.

Le sage Parashara, éminent érudit, a décrit cette réalité subtile et puissante dans son traité sur l’astrologie védique au chapitre 2 :


« Le Seigneur non-né a beaucoup d’incarnations. Et il s’est incarné, sous la forme des Navagrahas (neuf planètes) pour donner aux êtres vivants les résultats de leurs karmas. Il est Janardana (celui qui récompense les actions passées). A pris la forme propice des planètes pour détruire les asuras (forces du mal) et soutenir les devas (forces positives). » 

Brihat Parashara Hora Shastra, Chapitre 2

Ainsi, les neuf planètes se saisissent de la réserve karmique qui est attachée à notre âme. Au fil de notre existence, elles délivrent nos différents karmas en activant les champs qui nous permettent de faire l’expérience des fruits de nos actions passées. C’est la raison pour laquelle, il est très utile de connaître les périodes et les sous-périodes planétaires de notre thème astral afin de savoir à quels moments certains types de karmas seront activés.

Les nœuds lunaires

Rahu et Ketu

Les nœuds de la Lune sont les deux points qui marquent l’intersection de l’orbite de la Terre autour du Soleil (plan de l’écliptique) et celui de la Lune autour de la Terre (plan orbital). Étant donné qu’ils sont responsables des éclipses, ils n’ont donc pas d’existence physique. Leur essence est différente des autres planètes et ils ne gouvernent pas de signes du zodiaque. Cependant, ils gouvernent trois nakshatras chacun. Ainsi, Rahu et Ketu possèdent également le statut de « planète ». Par conséquent, ils sont aussi des grahas, c’est-à-dire des saisisseurs.

Par leur nature subtile et ombreuse, ils sont peut-être les forces les plus déterminantes dans un thème natal. En effet, la trajectoire de l’axe Rahu/Ketu indique les principales forces du désir karmique. Ils représentent ce qui nous a poussé à nous réincarner.

La puissance des nœuds lunaires

En astrologie indienne, les nœuds lunaires sont généralement considérés comme des forces maléfiques. En effet, ils contribuent à éclipser la lumière des deux astres les plus lumineux de notre ciel : le Soleil et la Lune. De ce fait, Rahu est apparenté à Saturne, grand maléfique, et Ketu à Mars, lui aussi maléfique. Cela dit, comme Rahu représente la connaissance et Ketu la libération, les résultats de leur influence, même s’ils sont perturbants ou atypiques, ne sont pas toujours si négatifs. C’est notamment le cas lorsque Jupiter est impliqué par conjonction, aspect ou maîtrise. 
 

Dans le thème natal, toute planète qui se trouve à proximité d’un des nœuds lunaires ou aspectée par l’un d’eux, voit son énergie perturbée par son champ magnétique. Ainsi, le nœud lunaire force la planète à agir selon le schéma karmique indiqué par la position du nœud en signe et en maison. Il agit aussi en fonction de son dispositeur (planète qui régit le signe où se trouve le nœud).

5 éléments en astro védique

Pancha bhuta

Selon l’Hindouisme, la base de toute création cosmique est constituée des cinq grands éléments. Ce sont : la Terre (Prithvi), l’Eau (Apas), le Feu (Agni), l’Air (Vayu) et l’Ether (Akasha). L’ensemble se nomme Pancha bhuta. Néanmoins, selon la vision des sages, l’éther, assimilé à l’espace, contient en son sein les quatre autres grands éléments.

Cela étant, dans son traité sur l’astrologie védique, Parashara attribue à chaque planète, hors luminaires et nœuds lunaires, un élément primordial, y compris l’Ether. Plus tardivement, un élément a été attribué au Soleil et à la Lune ainsi qu’à Rahu et Ketu.
 

  ♦ Ether : Jupiter.
  ♦ Air : Saturne et Rahu.
  ♦ Feu : Mars, le Soleil et Ketu.
  ♦ Eau : Vénus et la Lune.
  ♦ Terre : Mercure.

Le concept des gunas

Les qualités naturelles

Pour réaliser le plan divin d’accomplissement de l’Être, chaque planète incarne une puissante énergie d’action cosmique. Elle s’étend, dans son champ spécifique, de la plus infime des manifestations tangibles aux aspects les plus subtils de son potentiel créatif.

Cette puissance d’action est dominée par une des trois qualités, ou gunas, issues de la Prakriti, la Nature avec un grand N. Ces trois qualités se nomment respectivement sattva, rajas et tamas. Leur essence respective est décrite dans le chapitre 14 de la Bhagavad-Gîtâ, dialogue épique entre Krishna et Arjuna, considéré comme un condensé de la doctrine védique.


SATTVA
« De ces gunas, la bonté (sattva) étant pure, est source d’illumination et de santé. Il enchaîne, Ô Arjuna, par l’attachement au bonheur et l’attachement à la connaissance ».

 RAJAS
« Sache que la passion (rajas) a pour essence l’attrait de l’affection et du désir. A sa source dans la convoitise et l’attachement. Il enchaîne fortement l’âme incarnée, Ô fils de Kunti (Arjuna),
par l’attachement à l’action »
.

TAMAS
« Sache que la torpeur (tamas), né de l’ignorance, est ce qui leurre tous les êtres incarnés. Il enchaîne, Ô Bharata (Arjuna), par la négligence, l’indolence et le sommeil ».

Bhagavad-Gîtâ, chapitre 14

Le rôle des gunas

On retrouve ces mêmes gunas dans l’humain à divers degrés de concentration et de combinaison. Chacun des gunas a une fonction propre et nécessaire :

♦ Sattva :
Concerne l’esprit supérieur et la progression de l’âme, s’attachant au bonheur et à la connaissance. Le besoin de donner du sens aux choses que nous faisons ou qui surviennent dans nos vies dénote la qualité sattvique.

♦ Rajas :
A trait à l’esprit et aux émotions, animant le monde physique par le besoin, le désir et la préférence. Par exemple, quand le corps a besoin de manger ou de bouger, c’est la qualité rajasique qui s’exprime.

♦ Tamas :
Est lié à la solidité et à la stabilité du monde physique. Notre corps physique, par exemple, relève de ce guna, surtout quand il est au repos. Les objets solides et inertes ont une prépondérance tamasique.

Gunas des planètes en astrologie

Les sages ont attribué un guna particulier à chaque planète, ainsi :

Les planètes sattviques sont :

   ♦ le Soleil, la Lune et Jupiter.

Les planètes rajasiques sont :

   ♦ Mercure et Vénus.

Les planètes tamasiques sont :

   ♦ Mars, Saturne, Rahu et Ketu.

 

De cette manière, selon le signe astral dans lequel se trouve une planète dans le thème de naissance, sa qualité première peut se trouver modifiée. Il en est de même lorsque les planètes forment des aspects entre elles. Ce qui arrive fréquemment. La combinaison de ces influences permet donc de déterminer la proportion des qualités dont dispose une planète. Et ainsi de mieux comprendre avec quel type d’énergie et à quel niveau de conscience cette planète fonctionne dans la vie d’une personne.


COMPOSANTS PRIMORDIAUX

« Les Panchabhutas (5 éléments),
l’éther (l’espace), l’air, le feu, l’eau et
la terre
sont, respectivement, gouvernés par Jupiter, Saturne,
Mars, Vénus et Mercure. » 

Brihat Parashara Hora Shastra, Chapitre 3

Chaque signe possède aussi comme attribut un élément. Lorsque l’on combine l’élément du signe avec celui de la planète qui le gouverne, on obtient une lecture plus précise de la manière dont la planète va fonctionner. Par exemple, Mars en Bélier (Feu + Feu) fonctionnera différemment qu’un Mars en Scorpion (Feu + Eau).