Mars en Verseau, signe mulatrikona de Saturne

Une planète tamasique dans un signe tamasique

En suivant les indications données par Parashara, dans son ouvrage fondateur de l’astrologie védique, le BPHS, Mars est une planète tamasique. Comme le Verseau, en astrologie védique, est régit par Saturne*, une autre planète tamasique, nous nous trouvons ici avec une combinaison qui va renforcer la nature tamasique de Mars.

Par ailleurs, le signe astrologique du Verseau est un signe d’air fixe, masculin, orienté vers l’action et le processus extérieur. Et la planète Saturne, comme Mars, est une planète dite maléfique.

* En principe, les planètes trans-saturniennes ne sont pas utilisées en astrologie védique. Voir davantage de précisions ICI.

Le Verseau : un signe neutre pour Mars

Mars en Verseau se trouve dans le signe d’une planète avec laquelle, selon l’astrologie védique, il entretient une relation neutre. Ces deux planètes maléfiques ont en commun la fixité et la sécheresse. Mars, planète d’action et d’énergie martiale va pouvoir étendre son influence de nature égotique au plan collectif. Il produit ainsi un renforcement des structures sociales claniques, corporatistes et communautaires. Et, il favorise une vision de la société de type féodal où chaque groupe se distingue de l’autre et se tient en respect dans le meilleur des cas. Il permet également l’expression d’un sentiment fort d’appartenance et de reconnaissance en tant qu’entité particulière. Au sein de la communauté des hommes comme, par exemple, les partis politiques ou encore les équipes sportives. Mars ici fonctionne sur un mode persuasif combinant diplomatie et punition.

Les résultats produits par Mars en Verseau vont dépendre de la dignité de Saturne, qui est son dispositeur, des maisons qu’ils régissent l’un et l’autre ainsi que la qualité des aspects qu’ils reçoivent dans le thème natal.

Quand Mars reçoit le soutien de Saturne

Si Saturne, le dispositeur de Mars, est exalté ou dans son moolatrikona, le signe qu’il préfère, c’est-à-dire la Balance. S’il se trouve dans son domicile (Capricorne ou Verseau) ou en signe ami (les signes de Mercure et de Vénus). Et s’il se trouve également dans une maison trine (1, 5, 9) ou angulaire (1, 4, 7, 10), avec plus d’aspects favorables et puissants que défavorables, Mars va avoir globalement un bon soutien dans son expression martienne. Selon la puissance de Saturne, Mars sera relativement canalisé par l’énergie saturnienne.

De plus, si les planètes qui envoient un aspect (drishti) à Mars et Saturne sont des planètes sattviques ou placées dans un signe sattvique ou encore maître d’une maison dite bénéfique, alors Mars va pouvoir agir de manière plus élevée. Il fera, par exemple, la promotion de valeurs, de concepts et de sciences plus éthiques. Il défendra des causes utiles, bénéfiques et plus équilibrées sur le plan collectif, social, sociétal et humanitaire.

Quand le soutien de Saturne est peu favorable

Dans le cas inverse, si Saturne n’est pas sous ces influences positives ou s’il est mal placé dans le thème natal, comme par exemple en Bélier, son signe de chute, ou encore s’il est faible, les résultats seront différents. Ainsi, il peut avoir tendance à utiliser Mars pour créer des dissensions et divisions au plan social allant jusqu’à créer un climat violent, voire révolutionnaire.

Il peut produire de la perversion dans les relations humaines aussi bien qu’une forme d’inversion des valeurs tant au niveau individuel qu’au niveau du groupe. De cette manière, il peut faire valoir ses intérêts privés en contraignant les autres ou les autres groupes ou communautés à se plier à ses exigences particulières. Généralement sous le faux prétexte d’un bien commun. Il engendre ainsi la corruption, la manipulation et l’obsession à vouloir contrôler le résultat de ses actions. Afin de dissimuler la supercherie, il peut se hisser, par exemple, au niveau des pouvoirs décisionnels ou mettre la main sur des organes de pouvoir tels que les médias ou les réseaux sociaux pour amplifier sa propagande afin de façonner les esprits et rallier les masses à sa cause. Il utilise des moyens de pression plus ou moins subtils et violents pour créer le chaos et la confusion tels que la contradiction systématique, les ordres et contre-ordres, la culpabilisation et le discrédit, la division entre les personnes, l’attisement des conflits, la désinformation et la distillation de la peur.

Sur le plan individuel et collectif, il peut créer l’insécurité, voire inventer une menace, pour justifier un comportement coercitif ou une politique aboutissant à la privation des libertés individuelles. Sur le plan de la vie sociale, son projet liberticide peut se fonder sur la domination technocratique impliquant la délation et la surveillance collective. Censure et répression des contradicteurs, voire élimination d’opposants, socialement ou physiquement, sont les conséquences de ce mode opératoire pour le moins totalitaire. C’est d’autant plus plausible dans l’ère dans laquelle se trouve l’humanité aujourd’hui connue sous le nom de Kali yuga (âge de fer ou âge de l’ignorance).